par Roland Rugero
On le disait endormi dans un sombre et froid réduit du Musée de Tervuren, en Belgique, trophée d'un colon heureux de ramener quelque ustensile exotique du Burundi. A moins qu'il ne soit là par ordre d'en haut, importé vers l'ancienne métropole dans cette vaste entreprise de 'dénudement culturel' inhérente à toute colonisation...
Les uns affirmaient qu'il se trouve dans une natte fourrée dans la grange d'un appartement sis à Bruxelles. Non, à Berlin, nuance les autres.
Il y a ceux qui prétendaient que les Belges, sur le point de partir et ravagés de voir le pays du lait et du miel accéder à l'Indépendance, ont préféré brûler l'étrange et vénéré objet. Puis d'autres affirmaient, sur fond d'intenses intrigues ethniques (ou entre castes, on ne sait trop); qu'il aurait été volé par tel de telle ethnie, dans une tentative abjecte de s'accaparer des secrets de la royauté du multi-séculaire Burundi bwa Nyaburunga.
Il y avait enfin, ceux qui, faute de rumeurs, des ouïes-dires ou simplement en manque d'imagination, ont préféré se taire.
Il y avait enfin, ceux qui, faute de rumeurs, des ouïes-dires ou simplement en manque d'imagination, ont préféré se taire.
Et voilà que d'un coup, Charles Baranyanka, que nous saluions dans la précédente chronique; Sogokuru donc (Grand-père) nous annonçait, timide sourire en coin, que Karyenda, le Tambour Sacré qui symbolise le Royaume du Burundi, est toujours vivant. Le terrible Karyenda (de forme phallique, prétend-on toujours) ne serait donc pas un mythe. On attend la prochaine livraison, pour savoir sa date d'exhumation... Mais quels bruits il fait, quand bien même il s'est tu!
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