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Café Littéraire. Espace ou naissent et se croisent toutes formes d'écrits: slams/poésie/contes/nouvelles/romans/théâtre. Tous les jeudis de 18h à 20h au CEBULAC (Burundi Palace, 1er étage), en plein centre de Bujumbura. Entrée libre et gratuite.

vendredi 30 juillet 2010

Chronique du vendredi: Pourquoi écrire? (Roland Rugero)

Dans une société que l'on décrit orale, qui plus est, ne parvient pas à s'intéresser à la lecture, la question mérite réflexion. Elle a été posée ce jeudi 15 juillet. Et les réponses sont très différentes. Il s'agit, pour une des participantes, de «mettre des mots sur sa réalité», alors que pour son voisin, 'écrire' c'est « mettre du bleu (encre) sur le blanc (feuille).» Pour ce journaliste participant à la rencontre, l'écriture s'apparente à deux actions, 'servir' et 'accoucher'. Tandis qu'un étudiant parle de «fixer le temps».
Acte de 'hantise' ou de 'plaisir', 'thérapie' selon un autre, l'écriture est multiple et nécessaire: «Uwudasize ikibondo asiga umugani»- Celui qui,en mourant, ne laisse pas de progéniture laisse un proverbe.

Puis vint le jésuite-poète Thierry Manirambona, qui nous ramenait du Rwanda une anthologie d'auteurs francophones, dans laquelle la dramaturgie occupe une large place. Pour Thierry, l'écriture est communion, une prière dans les mots, qui va bien au delà des actes.
En témoigne ces séquences d'une longue ode baptisée 'Pleure pas, femme': « femme pygmée, trapue dans ta case/ ...tu fais fi de nos écoles/ de nos rêves de civilisés/ de nos patois mal enchaînés/ tu vis de la parole de la forêt »- « femme primitive tu es tam-tam dans tes pagnes/...dans tes souffrances/ dans tes décences»- «femme, tu te laisses mourir/ telle une onde sur la peau de l’eau/... »- « femme, je te ferai des perles de gouttelettes de pluie/ que j’aurai cueillies de ma main gauche/ de ma main droite, je tisserai une gouttière/ que je percherai sur le toit de mon regard»-...
Des vers écrit dans une maternité rwandaise. Une preuve que l'écriture est aussi cela : un miroir de la vie, ses beautés et ses souffrances.

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