Qui sommes-nous ?

Ma photo
Café Littéraire. Espace ou naissent et se croisent toutes formes d'écrits: slams/poésie/contes/nouvelles/romans/théâtre. Tous les jeudis de 18h à 20h au CEBULAC (Burundi Palace, 1er étage), en plein centre de Bujumbura. Entrée libre et gratuite.

jeudi 16 décembre 2010

Lettres de Colombie

par Roland Rugero

«L'histoire de la Colombie n'a pas été écrite avec la pointe du stylo, mais avec le bout d'une gomme.» Cette belle phrase du poète colombien Juan Manuel Roca aurait pu être la chute de cette chronique puisée devant un écran du CCF qui avait rassemblé les amis et membres du Samandari ce 2 décembre. La Colombie, marquée par deux cent ans de violence politique et sociale, de guérrillas puis de groupes paramilitaires, l'un des plus grands foyers de production de drogue et deuxième pour le nombre de ses réfugiés intérieurs au monde...
La Colombie, pays où le salsa est roi, puissance économique de l'Amérique du Sud, très marquée par la religion catholique, vivant au rythme des croisements entre cultures amérindienne, africaine et espagnole et depuis les années 1990 envahie par la culture américaine.

Pays des contradictions, où l'on croise côte à côte la Vierge et le portrait du Che. «Etre colombien est un accident administratif», selon l'écrivain Juan Gabriel Vásquez. C'est savoir vivre avec une colère jamais éteinte face à l'impuissance d'une jeunesse qui se consume dans les cartels de drogue, et ses barons, et ses bidonvilles. «Nous vivons un massacre permanent, physique et spirituel» n'hésite pas à lancer l'un de ces douze auteurs majeurs de la littérature contemporaine colombienne dans ce documentaire. Si c'est une question de survie pour les uns, ces auteurs continuent quant à eux à s'interroger sur la condition humaine. Certains proposent même de rêver.
D'ailleurs, «le but de l'écrivain est de poser des questions le plus intelligemment possible», rappelle Juan Gabriel Vásquez. C'est aussi tout simplement écrire, parler, car «le pire pour une société est d'être réduite au silence face à sa violence.» Et ça c'est une poète burundaise qui le dit.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire