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Café Littéraire. Espace ou naissent et se croisent toutes formes d'écrits: slams/poésie/contes/nouvelles/romans/théâtre. Tous les jeudis de 18h à 20h au CEBULAC (Burundi Palace, 1er étage), en plein centre de Bujumbura. Entrée libre et gratuite.

lundi 18 mars 2013

Où lire ?



Chers lecteurs, voici l'éditorial des pages littéraires du Magazine Iwacu de mars ... 
La question mérite d'être posée : où lire, en effet ?

Alors que l'Afrique littéraire rentre de Brazzaville avec ses 90 écrivains venus de partout rencontrer l'Étonnant Voyageur qu'est la richesse artistique, que « les créateurs du possible » y ont parlé du Mali, de la peinture, de l'islam, de la guerre, cotôyé et commenté le cinéma et le rap africain, au Burundi nous allons vers ailleurs, mais toujours dans le registre de la rencontre culturelle.
L'entrée progressive de l'anglais dans notre quotidien.

Nous étions avertis avec notre entrée dans la Communauté swahilophone et surtout anglophone des pays de l'Afrique de l'Est. Désormais, l'anglais se retrouvera aussi dans nos poèmes, nos romans, nos lectures de loisir : avec une formidable énergie, l'ambassade des États-Unis implante calmement et sûrement les relais de sa culture et de sa langue. Au plus près de ceux qui en réclameraient facilement : les étudiants.

Pendant ce temps, à travers le pays, le français est là, dans les lycées et les universités, dans les quelques journaux qui trainent au coin d'un bureau ou au marché comme emballage de sel ou de frétins, ou encore, dans ces fameux Centres de lecture et d'animation culturelle, financés par la Francophonie (que nous célebrons d'ailleurs en ce mois de mars), fréquentés majoritairement par les élèves, et quelques rares adultes.

Où lire ?, au Burundi, au Rwanda, en RDC (ces pages littéraires s'étant limité à l'Est de cet immense pays).

La question est peut-être mal posée, finalement : au Burundi, où lire le kirundi ?, par exemple.

Par Roland Rugero

3 commentaires:

  1. Question très pertinente. Où lire et quoi y lire [quand on parle du Kirundi?]

    La réponse qu'on a envie de donner à cette question est la suivante: demander d'abord les écrivains d'écrire en Kirundi. Et ensuite? Pas d'avenir certain pour le texte en kirundi. Pour l'écrivain, écrire en kirundi n'est pas un grand défi, c'est une chose possible. Le problème c'est que publier son texte (je ne fais pas de différence entre 'publier' et 'faire imprimer') dans les impremeries burundaises exige d'énormes moyens que l'écrivain n'a pas.

    Je crois que c'est la même logique (presque) avec les journaux d'information. Si l'écrivain de fiction n'a pas les moyens de publier en kirundi, les maisons de presse n'ont pas non plus un "vrai" lectorat en kirundi (vrai pour dire des gens qui vont s'abonner à des journaux en kirundi, qui vont payer régulièrement les différentes publications).

    L'écrivain et le reponsable d'une maison de presse préfère (tout en sachant que ça a un impact sur la langue locale) d'écrire et de publier dans une langue qui sera lue (lire voulant dire acheter le journal, le livre...)

    Que faire:
    Encourager les facultés de langue à l'Univerité du Burundi pour créer une revue littéraire en Kirundi. Si la revue existe, qu'elle soit diffusée... Je crois que la faculté des lettres africaines est mieux placée pour faire la promotion de la littérature rundi.

    Encourager les écrivains burundais qu'ils produisent des textes en kirundi. Que les bons et beaux textes soient publiés au Burundi et soient mis à disposition du public.

    Bref, soutenir l'étudiant des facultés de langues c'est faire un bon investissement, il (cet étudiant - masculin et féminin) sait comment faire la recherche et peut proposer des nouveaux moyens d'apprendre et d'ensegner le kirundi. ET soutenir l'écrivain est encore plus intéressant car l'écrivain a déjà les mots, habite l'univers du verbe, crée et enrichit la langue.

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  2. Que lire en attendant? Et où lire?

    Lire en français, en Anglais, en swahili... là où on a accès au livre, c'est aussi utile et important

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  3. Cet éditorial est intéressant mais pose-t-il la bonne question? Il donne l'impression d'un fossé entre la littérature orale (en Kirundi), laquelle l'auteur ne mentionne pas, et la littérature écrite (dans toutes les langues souhaitées : anglais, français, kirundi...). Le kirundi est LA langue de la littérature orale au Burundi! Et si une solution était de rétablir des lieux de littérature orale? Quel pont pouvons-nous imaginer pour amener le kirundi d'une littérature orale à une littérature écrite?

    Imaginons, rêvons :
    un conteur qui irait de colline en colline, s'arrêterait sur les places des marchés des petites et grandes villes, de petits ou grands quartiers, ou dans un rugo communal, pour énoncer à claire et haute voix les contes anciens et contemporains du Burundi! Ce conteur aurait avec lui une édition écrite de ces contes, qu'il proposerait à son public à la fin de chaque représentation. Et ainsi, pas après pas, vente après vente, le kirundi deviendrait une langue autant parlée qu'écrite!

    J'ai une autre question : à Bujumbura, parle-t-on un français-kirundisé ou un kirundi-francisé?

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