A
cause de la dimension universelle de son œuvre,
le 07 novembre 2013, on célébrera en France et
un peu partout dans le monde, le centenaire de la naissance d’Albert
Camus. Lorsque je lis pour la première fois
l’Etranger, j’avais dix-sept ans, et à
presque cinquante ans de distance, je relis ce livre devenu classique
en retrouvant les mêmes émotions.
C’est donc une œuvre de jeunesse qui continue à avoir un immense succès auprès des jeunes du monde entier qui voient en lui un guide intellectuel et moral, lui qui refusait tous les systèmes qui enferment l’homme dans les dogmes idéologiques et religieux. Sa rupture avec Jean-Paul Sartre, l’autre grand intellectuel français, tient à leur désaccord sur la vision du monde, à une époque où on était sommé de choisir entre l’Est et l’Ouest, c’est-à-dire deux systèmes antagonistes, régis, l’un par le communisme et l’autre, par le capitalisme.
C’est donc une œuvre de jeunesse qui continue à avoir un immense succès auprès des jeunes du monde entier qui voient en lui un guide intellectuel et moral, lui qui refusait tous les systèmes qui enferment l’homme dans les dogmes idéologiques et religieux. Sa rupture avec Jean-Paul Sartre, l’autre grand intellectuel français, tient à leur désaccord sur la vision du monde, à une époque où on était sommé de choisir entre l’Est et l’Ouest, c’est-à-dire deux systèmes antagonistes, régis, l’un par le communisme et l’autre, par le capitalisme.
Déchiré à devoir
choisir entre la France et l’Algérie durant cette guerre coloniale
meurtrière de 1954 à 1962, il a contre lui tous les extrêmes. Lors
de son discours de réception du Prix Nobel de littérature à
Stockholm, sa réponse à une question gênante : « Je
crois à la justice, mais je défendrai ma mère avant la justice »
choquera certains cercles politiques et le poursuivra jusqu’à sa
mort, ses adversaires lui reprochant son inconscient colonial. Mais
ce serait lui faire un mauvais procès parce que Camus était aussi
homme de son époque qui soutenait l’administration française
dans sa politique algérienne mais non sans critiques. Le lecteur
avisé ne manque pas du reste de le constater lorsqu’il décrit
« L’Arabe » de manière détaché dans
l’Etranger, en rapport avec d’autres personnages du
roman. Mais il a également pris des positions courageuses dans ses
écrits de journaliste sur le traitement inéquitable et scandaleux
des Musulmans dans son propre pays.
Parce qu’il récusait
tous les dogmes, on lui reproche également sa lucidité devant
l’échec des grandes idéologies collectives révolutionnaires mais
l’histoire lui a finalement donné raison par rapport aux grands
maîtres à penser d’alors. Son immense talent littéraire est
unanimement reconnu dans le monde entier parce que son message à
travers ses livres est facilement accessible au grand public, marque
distinctif de son génie. Finalement l’image d’anti-modèle de
Camus qui refuse tout prêt -à -penser philosophique se retrouve
dans le personnage principal « Meursault » qui
semble indifférent à tout ce qui l’entoure, y compris à sa
propre mort. Mais c’est dans « La Peste » et sa
pièce de théâtre « Caligula » aussi bien que
dans ses essais comme « La Chute » que Camus prône
la révolte de la conscience face aux systèmes totalitaires de son
temps, lui qui refusait tous les camps idéologiques. Egalement
parce que sa posture intellectuelle est neutre par rapport aux grands
courants de pensée dominants qui fait de lui une immense force
morale.
La dimension
intellectuelle de Camus, c’est son œuvre devenue classique qui
s’adresse à tous les hommes et femmes, quelles que soient leur
époque ou origine. La Peste aurait bien pu se passer au
Burundi durant cette longue période de guerre civile que nous avons
connue. Camus est tout simplement un peintre magistral de la
condition humaine. C’est par ailleurs grâce à la recommandation
de l’auteur de La Condition humaine, André Malraux,
alors lecteur chez Gallimard, que l’Etranger y sera publié
en 1942.
Par Prime Nyamoya
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