L’université
du Burundi abrite depuis peu un espace dédié aux productions
littéraires burundaises, rwandaises et congolaises. Rencontre avec
le Pr Juvénal Ngorwanubusa, co-initiateur du projet. -
par Roland Rugero
Le professeur Juvénal Ngorwanubusa, dans la salle du patrimoine littéraire de l'Afrique Centrale (UB) / ©Iwacu |
La
salle est encore modeste en termes de titres. Quelques exemplaires
d'anthologies, des recueils du Prix Michel Kayoya, des romans par des
Burundais trônent sur les étagères grises, le long d'une longue
table et des chaises en bois massif, cadeau des Archives et Musée de
la Littérature - AML. « En principe, l’université nationale
du Rwanda, celle de Kinshasa et celle de Lubumbashi devraient
avoir une réplique de cet espace », explique le professeur
Ngorwanubusa, du département de langue et littérature françaises,
à l’Université du Burundi (UB).
Avant
d'expliquer les origines du lieu : « Au tout début, c'est
une histoire d'amitié personnelle entre moi et Marc Quaghebeur,
poète et essayiste, Directeur des AML, à Bruxelles. »
Ils se rencontrent en 1991 à Bujumbura lors d'une exposition sur le poète flamand d'expression française, Emile Verhaeren.
Ils se rencontrent en 1991 à Bujumbura lors d'une exposition sur le poète flamand d'expression française, Emile Verhaeren.
A
cette époque, M. Quaghebeur travaille à la création du collectif
« Cellule fin de siècle » ainsi que la collection
« Papier Blanc, Encre noir » qui paraîtra en 1993. Le
professeur Ngorwanubusa y participera avec un essai sur « Le
Burundi dans le reste du monde d'Anna Geramys », avant que la
guerre qui éclate dans la même année ne mette un frein à la
collaboration naissante.
La
reprise de contact qui s’amorce en 2003, avec la parution d'un
extrait du premier roman du professeur Ngorwanubusa en Lausanne
(Suisse)1,
consacre aussi le partenariat entre l'UB et les AML. Au final, le
projet du Patrimoine littéraire sera soutenu par la Commission mixte
regroupant les gouvernements du Burundi et celui la
Wallonie-Bruxelles, ainsi que l'Agence universitaire de la
Francophonie.
« Ce
centre, qui est ouvert à tous, fonctionne comme une unité de
recherche », explique le professeur Ngorwanubusa. Qui s'attend à
des donations diverses, en particulier des œuvres littéraires de
qualité ou assez rares pour une mise en valeur.
« Il
y'a eu une formation aux AML en archivage numérique, et nous
comptons l'exploiter pour rendre disponibles une centaine de
documents dont l'unique copie se trouve à Bruxelles. »
Autre initiative : soutenir les recherches sur la littérature orale du Burundi avec le professeur Domitien Nizigiyimana2, qui se rendra prochainement aux AML pour une mission d’étude sur les contes burundais.
1« Les
Années avalanches »
2
Professeur à l’Université du Burundi, il est notamment le
traducteur en kirundi de l’essai « Parole et écrits de
Louis Rwagasore, leader de l’indépendance du Burundi »
(2012, Khartala) rédigé par l'historienne Christine Deslaurier
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