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mardi 31 août 2010

Chronique du vendredi: Contes et poésie (Roland Rugero)

par Roland Rugero

On se souvient que l'évènement du Samandari avait débuté par un conte du même personnage; ce fou du roi sage dans son insolence. Six rendez-vous après, l'envie était forte d'y revenir, juste pour savoir si la pratique du conte était toujours d'actualité dans les familles burundaises. Les uns ont reconnu, que non!, à part les livrets de classe du primaire ou de loisirs, plus de contes depuis l'enfance. Les autres ont évoqué, dans une brume de souvenirs digne des frères Grimm, «des soirées avec des tantes, sur la colline natale des parents, où on écoutait plein d'histoires.» Professeur de religion et morale à l'École Belge, Luc Germain rappellera la fonction pédagogique des contes, «quelque chose qui ne se lit pas» et qu'il utilise par exemple pour enseigner les valeurs de la démocratie.

Samandari? Certes on le connaît, vaguement parfois, et de nom. Inarunyonga? «Jamais entendu parler!», vous répondra un autre. Les nuits froides passées à trembler à l'idée de croiser ibisizimwe (les monstres), spécialement friands d'enfants fautifs ? «Connaît pas », avouera celle-ci. Bref, il y a matière d'édition... A la librairie Saint Paul, on peut trouver un miséreux recueil intitulé Imigani y'ikirundi- Contes en kirundi. Sans auteur, ni année d'édition, ni origines des sources ! Juste des contes et la table des matières... Troublant.
Comment ne pas seulement « lire » les contes, mais les vivre, c'est à dire les raconter? La question pourrait s'étendre à la très riche poésie pastorale burundaise... Comment l'exporter ? L'extraire du kirundi vers d'autres cultures (et ici se pose des soucis de traduction...)? D'ailleurs, est-ce nécessaire, de traduire, puisque cela est aussi trahir?
Une myriade de question que l'on ne saurait répondre pour l'heure. Préférons nous plonger dans Le baobab est trop mûr pour qu’un fruit tombe, poème d'Éric Shima qui publie un recueil poétique à l'Harmattan intitulé La Voix des Grands-Lacs.
Fais-moi ton ombre/ Cède-moi tes poils/ Je veux mesurer ton espoir, y lit-on. Poils de monstre?

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