Le
6 décembre dernier, à l'Alliance française Paris
Ile-de-France était présenté ce livret numérique gratuit qui
recense 150 écrivains africains d'expression francophone à travers
250 ouvrages publiés entre 1930 et 2012. Pourquoi faut-il le télécharger ? Par Roland Rugero.
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Un document téléchargeable gratuitement ici |
"Si
l’on excepte quelques rares pionniers qui les ont précédés,
c’est essentiellement dans les années 1930 que les écrivains
africains ont fait leur apparition sur les rayons
des
bibliothèques. Pour l’essentiel, leur mission était alors
d’affirmer une présence,de dire cette partie du monde qui avait
été jusqu’alors absente si ce n’est au travers du prisme
déformant d’une lorgnette occidentale, souvent exotique ou
coloniale. [Ils] ne voulaient plus être les sujets d’observation
d’un regard extérieur, fût-il bienveillant ; ils ne voulaient
plus être
photographiés mais se saisir de l’appareil, prendre eux-mêmes la
photo et dire :
« Voilà
comment nous sommes ! »
Voilà
comment Bernard Magnier, Directeur de la collection "Lettres
africaines" aux éditions Actes Sud et auteur du Panorama
des littératures francophones d'Afrique introduit
le premier des sept chapitres intitulé Photographier
... Ne plus être photographiés. Suivent
Histoires
d'enfants, de femmes, de famille, Les traces de l'Histoire, De la
révolte aux lendemains qui déchantent, Au cœur des années 1990 :
des guerres, un génocide, des enfants-soldats, Afrique/Europe :
aller-retour ?, D'autres horizons littéraires.
En
tout, 106 pages au cours desquelles on (re)découvre des romanciers,
des nouvellistes, des poètes, essayistes, auteurs de bandes
dessinées ou dramaturges d'Afrique avec un seul fil conducteur :
"Présenter la richesse et la diversité des
littératures africaines écrites en français, ... dans
la globalité géographique du continent en défiant les habituelles
partitions établies entre le Nord (essentiellement le Maghreb auquel
il convient d’adjoindre l’Égypte et la Libye
souvent oubliées) et le Sud saharien" révèle Bernard Magnier à Stéphanie Dongmo.
L'objectif
second est en forme d'invitation, le panorama étant « un
outil de découverte, un travail destiné aux enseignants,
bibliothécaires, documentalistes mais aussi à tous les lecteurs
curieux », souligne
Bernard
Magnier.
Souvent
commises par des Africains qui occuperont un rôle politique dans
leurs pays ultérieurement à leur carrière, couchées dans un
contexte éditorial douloureusement dépendant de Paris et se voulant
témoin à la fois de l'Afrique et du monde, à quoi ont servi ces
littératures des pays africains francophones ?
« À
tout. À rien ! Comme dans n'importe quel autre lieu de la
planète. Comme toute œuvre d'art : parfaitement inutile et
totalement indispensable ! »
répond son auteur. Une raison supplémentaire de parcourir le
panorama.
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