L'ouvrage est disponible à la Librairie Saint Paul |
Dans la préface de ce roman de Misago Aloys publié en mai
2012 en Belgique, Marc
Quaghebeur, écrivain, critique et Directeur des Archives et Musée de la Littérature à Bruxelles concède : "Si l’histoire est souvent
lente à trouver les formes de sa mémoire intégrée ou à être
partagée collectivement, et si le passage de la mémoire orale à la
tradition écrite constitue un processus tout aussi complexe, il n’en
reste pas moins que le passage (au légendaire ou au fictionnel)
finit toujours par advenir ; et que le roman, par la liberté de
ses formes, est de ceux qui aident à plonger au plus intime du
tragique de l’histoire."
L’auteur qualifie son œuvre de « roman
historique » ? Oui, car le livre part du vécu des
Burundais suite au génocide, à la guerre et aux massacres. De
l’avis de Quaghebeur : "Les pages d’Aloys Misago
sont de celles qui ne s’oublient pas. Elles restituent. Mais elles
tracent également un avenir, au-delà de l’horreur et de la
souffrance, qui ne concerne pas le seul héros", alors que sur la couverture
du livre, nous lisons déjà : "Le livre d’Aloys Misago
change la donne et fait entrer son lecteur dans une restitution
profonde et émouvante des années de sang à travers la destruction
d’une famille entière et l’histoire du très jeune Ndayi. La
lente et difficile assomption de ce dernier vers une attitude capable
de défendre la vengeance donne son prix à cette fiction dont on
pressent qu’elle plonge dans la mémoire hantée des morts de son
auteur."
A la fin du livre, l’auteur qui lance un défi à
cette « descente aux enfers » en prônant l’amour, le
pardon et la tolérance s’exprime ainsi dans la bouche du
personnage principal : « Le Dieu de l’Histoire que
Ndayi venait de découvrir dans la Bible dont lui avait fait cadeau
le missionnaire se rappellerait à jamais ce sacrifice et bénirait
cette terre chérie et meurtrie, ces âmes blessées et déchirées,
ce peuple troublé et désorienté. »
Note sur l’auteur : Aloys Misago est né en 1958 dans
l’actuelle province de Makamba. Les troubles que le pays a connus
en 1972 l’ont profondément marqué. Il a perdu son père cette
année-là et sa mère s’en est allée en 1997 suite à la crise
déclenchée en 1993, après l’assassinat du Président Melchior
Ndadaye. Misago a fait des études de philosophie, de théologie,
d’anthropologie et de sociologie en Allemagne avant d’aller
travailler à un programme d’aide aux réfugiés en Tanzanie (de
1999 à 2006)., puis de rentrer au Burundi où il travaille dans
un établissement para-public.
Daniel Kabuto
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