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Café Littéraire. Espace ou naissent et se croisent toutes formes d'écrits: slams/poésie/contes/nouvelles/romans/théâtre. Tous les jeudis de 18h à 20h au CEBULAC (Burundi Palace, 1er étage), en plein centre de Bujumbura. Entrée libre et gratuite.

samedi 11 septembre 2010

Le cercle des poètes devenus

Slam de Tanguy Bitariho

Cette histoire est arrivée par hasard lors d’un soir dans un bar.
Au départ simples déboires ;
Les racontars, de ces êtres pleins de tares, recelaient en fait plein d’espoir.
Ainsi, de nulle part, le cercle des poètes devenus est venu tel un bel ingénu.
Tenus pour des fous, dans de folles tenues ;
Ces parvenus du néant absolu furent, malgré leurs nombreuses vertus, au début, bien malvenus.
Contrairement au cercle des poètes disparus ;
Leurs cœurs ne battent pas plus, ils battent plus.
Venus pour nous faire goûter à leurs crus ;
C’est en leurs rêves qu’ils ont toujours cru.
Voilà donc pourquoi ils sont là à dire ce qui se trame dans leurs émois ;
Et pourquoi ils sont si proches de vous et mois.
Néanmoins, de vous à moi ;
Messieurs, dames, l’objectif n’est pas qu’on les réclame ;
Ou bien d’obtenir une quelconque réclame ;
Mais juste de partager quelques slams dans une atmosphère calme.
Déboulant en parfait inconnus ;
Pas tout de suite compris, leurs textes étant quelques peu confus ;
Souvent hués pour leurs propos incongrus ;
Ils ont persistés refusant de renoncer, redoublant de volonté ;
Pour au final arriver à s’imposer sur la scène en acharnés.
D’un physique quelconque : enveloppé, décharné, élancé, trapus, glabre, velu ;
Ils viennent pourtant, sans instrus, faire goûter leurs crus ;
Mais qui l’eut cru qu’ils seraient acclamés, au lieu d’être abattu tels des intrus.
Aussi ridicule qu’une danseuse dans son tutu ;
Ils tuèrent les turpitudes des frasques et des farces de leurs faces ;
Par la force de leurs phrases à travers leurs phases.
Parce que négligés, fatalement ils ont clashé les clichés, slamant à l’arraché leur rage ;
Et par la force de leur âge, ils déclenchèrent un orage ;
Qui sans prévenir inonde mille pages.
Une fois pris dans cette pluie poétique ;
Le poète devenu danse dans une transe lyrique.
Sa plume peut être pudique, statique ou extatique ;
Mais nulle statistique ne saurait décrire l’état post-choc électrique de l’écrivain face à son écris.
Parfois chuchotement, parfois cri, parfois pleure, parfois moquerie ;
La crise cristallise exploit et bêtises dans une chrysalide de papier.
Une fois les mots prononcés, le papillon renaît ;
Pour s’enfoncer dans l’oreille de ceux prêts à l’écouter.
En rien génie juste épris d’un esprit de poésie ;
Tout ingénu est assez ingénieux pour en faire ;
Le savoir-faire résidant uniquement dans le refus de se taire.
Il n’y a nulle morale, il n’y a qu’un mal, que l’on exorcise par l’oral.
Et c’est sur ce sursaut de mots tendre tel le sureau et suave tel un sirop ;
Qu’un pauvre rêveur plein d’idéaux stoppe l’éloge de ses héros.

Le cercle des poètes devenus.

2 commentaires:

  1. tres touchee et inspiree par ces poetes 'slamant à l’arraché leur rage ;
    Et par la force de leur âge, ils déclenchèrent un orage'... et ce simple mais audacieux 'refus de se taire'...

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  2. ça c'est du style et de l'art

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