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Café Littéraire. Espace ou naissent et se croisent toutes formes d'écrits: slams/poésie/contes/nouvelles/romans/théâtre. Tous les jeudis de 18h à 20h au CEBULAC (Burundi Palace, 1er étage), en plein centre de Bujumbura. Entrée libre et gratuite.

dimanche 31 octobre 2010

Le roulement des rumeurs

par Roland Rugero

On le disait endormi dans un sombre et froid réduit du Musée de Tervuren, en Belgique, trophée d'un colon heureux de ramener quelque ustensile exotique du Burundi. A moins qu'il ne soit là par ordre d'en haut, importé vers l'ancienne métropole dans cette vaste entreprise de 'dénudement culturel' inhérente à toute colonisation...
Les uns affirmaient qu'il se trouve dans une natte fourrée dans la grange d'un appartement sis à Bruxelles. Non, à Berlin, nuance les autres.
Il y a ceux qui prétendaient que les Belges, sur le point de partir et ravagés de voir le pays du lait et du miel accéder à l'Indépendance, ont préféré brûler l'étrange et vénéré objet. Puis d'autres affirmaient, sur fond d'intenses intrigues ethniques (ou entre castes, on ne sait trop); qu'il aurait été volé par tel de telle ethnie, dans une tentative abjecte de s'accaparer des secrets de la royauté du multi-séculaire Burundi bwa Nyaburunga.
Il y avait enfin, ceux qui, faute de rumeurs, des ouïes-dires ou simplement en manque d'imagination, ont préféré se taire.
Et voilà que d'un coup, Charles Baranyanka, que nous saluions dans la précédente chronique; Sogokuru donc (Grand-père) nous annonçait, timide sourire en coin, que Karyenda, le Tambour Sacré qui symbolise le Royaume du Burundi, est toujours vivant. Le terrible Karyenda (de forme phallique, prétend-on toujours) ne serait donc pas un mythe. On attend la prochaine livraison, pour savoir sa date d'exhumation... Mais quels bruits il fait, quand bien même il s'est tu!

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