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Café Littéraire. Espace ou naissent et se croisent toutes formes d'écrits: slams/poésie/contes/nouvelles/romans/théâtre. Tous les jeudis de 18h à 20h au CEBULAC (Burundi Palace, 1er étage), en plein centre de Bujumbura. Entrée libre et gratuite.

jeudi 12 août 2010

Chronique du vendredi: Les petites voix (Roland Rugero)

par Roland Rugero

Il faisait un peu plus chaud, la parole volait plus aisément et cette soirée de ce 29 juillet accueillait, fait rare pour ne pas être évoqué, cinq présences féminines... Un gracieux record.
On a parlé des contes. Curieusement, Gahanga wishwe n'iki?-Qui t'as tué, crâne qui parle s'est imposé, quatre ans après avoir défrayé l'actualité burundaise...
Dans le Samandari, l'évocation de ce conte posa une grave question : fallait-il se taire; comme semble le recommander le célèbre crâne qui annonce, prophétique, à un jeune homme qui lui demande ce qui l'a tué: «Moi je suis parti de mort d'homme, mais toi tu mourras à cause de ta langue!»...

Les expériences des participants au café-littéraire ont prouvé que l'on rencontre ce conte-là en Tanzanie, au Rwanda, en RDC ou dans les pays de l'Afrique de l'Ouest. Un conte africain. Qui, si on le prend avec soin, n'enjoint pas à se taire, mais à savoir vivre le silence. La tradition burundaise le dit si bien, elle qui souligne qu'Ijambo rigukunze rikuguma mu nda- Le mot qui t'est cher te reste dans les tripes...

Dans ce silence de méditation, on est rentré avec le poème de Ketty Nivyabandi, 'Les petits hommes'. Texte qui évoque notre Burundi où 'les animaux ne parlent plus' et dans lequel 'les tambours se sont tus' depuis que d’étranges hommes/ des hommes aux petites idées/… aux petites actions/ ...aux petites ambitions/ se sont hissés, les uns sur les petites épaules de l’autre/ et, de la cime de leur ruine/ ont bandé les yeux à un petit pays/...
Un cri qui sourd près de 50 ans après l'Indépendance du Burundi, et plein de souffrances. Entretemps, on a le droit de savoir que parmi 'les petits hommes', il y a aussi 'de petites femmes.'

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