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Café Littéraire. Espace ou naissent et se croisent toutes formes d'écrits: slams/poésie/contes/nouvelles/romans/théâtre. Tous les jeudis de 18h à 20h au CEBULAC (Burundi Palace, 1er étage), en plein centre de Bujumbura. Entrée libre et gratuite.

mardi 31 août 2010

Chronique du vendredi: Petite et grande littérature (Roland Rugero)

par Roland Rugero

En 1969, en marge des activités du premier festival panafricain à Alger, un écrivain africain lance: «La littérature africaine ne peut exister en dehors du combat révolutionnaire.» Il ne croyait pas si bien dire, à l'heure où les défis de l'Afrique sont aussi importants, 50 ans après l'accès aux Indépendances: chômage, pauvreté, culture et respect des espaces de vie (terres, médias, musées, mémoires), santé et sécurité pour tous, etc.
Après deux mois d'activités, le Samandari résonne d'intonations aux couleurs révoltées, pour ne pas dire révolutionnaires. Peut-être est-ce la preuve par 'essence' que ces textes sont africains... Des Petits Hommes à La complainte de la femme de Bujumbura Rural, en passant par le Tam-Tam : un vrai cri africain, le roulement des écrits est fait des mêmes interrogations: pourquoi la misère sur un sol si riche ? Pourquoi la mort dans des communautés si vivantes?

Dans son article Le littéraire et le guerrier, Alexie Tcheuyap rappelle que « la littérature africaine est née de la confrontation coloniale avec son cortège de violence et de racisme.» Depuis, la colonisation a pris d'autres formes, dont la description prendrait le temps d'un épais essai. Parmi elles, il y a le non-respect de l'Africain, autant par l'Africain que le non-Africain.
Diomède Mujojoma, maladroitement, comme le soulignait les acteurs du Samandari de ce 19 août, a souligné le premier cas dans son roman Salvator, sur le sentier vers le village des frères. Dans lequel il évoque l'absurdité de l'ethnisme au Burundi.
Entre le non-Africain et l'Africain, dans ce cas-ci le Burundais, il existe aussi, parfois, des formes de non-respect. Comme que de penser que la littérature, la vraie, est exclusivement occidentale...
Ainsi donc, il y aurait une petite révolution dans cette étroite salle du Cebulac, où l'on tente de prouver que «ces Burundais qui ne lisent pas» écrivent tout de même!

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