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Café Littéraire. Espace ou naissent et se croisent toutes formes d'écrits: slams/poésie/contes/nouvelles/romans/théâtre. Tous les jeudis de 18h à 20h au CEBULAC (Burundi Palace, 1er étage), en plein centre de Bujumbura. Entrée libre et gratuite.

samedi 21 août 2010

Chronique du vendredi: Soulagée. Ou pas. (Roland Rugero)

par Roland Rugero

Des émotions, des couleurs, écriture comme thérapie ou évasion, ils ont longtemps évoqué, nos amis du Samandari, l'origine de leur inspiration. Ainsi Noella nous livrait, sur papier blanc, un court texte qui lui aura arraché des larmes et dix feuilles froissées. Il y est question de l'angoisse vécue en terre d'exil quand elle pensait au Burundi et ses guerres, 17 ans de doutes et de silences qui «explosent quand j'écris ces quelques lignes...» témoigne Noella. Et soulagée, depuis son retour, de découvrir entre autres l'énergie d'une jeunesse qui veut écrire une autre histoire du Burundi.

Même si... Même si Du haut de Bujumbura Rural, une complainte perce le ciel faussement calme/ Une femme, et toutes ses entrailles, maudit ce jour qui l'a plantée dans ce désert d'humanité/ Les vautours en font un royaume, qu'ils n'habitent même pas!
Car, eux, ils vivent dans les quartiers d'en bas...; où ils parlent leur langue des cultivés/ trop chic pour la comprenne. Malins, ces vautours affirment qu'Un homme [est] une voix, mais Ils veulent tuer l'homme... et garder la voix seulement!

L'auteur du poème, Jeanne Muvira, a accouché ces mots en 2008 alors que dans Bujumbura Rural venait de tomber un obus dont l'éclatement a arraché la conscience à une femme. Plus loin, 'en-bas', Bujumbura vaquait tranquillement à ces journées, les vautours qui y avaient élu domicile allaient le même le soir trinquer verre rouge de vin contre bouteille aux doux tons ambrés de bière.
C'était en 2008. En 2010, certains affirment que, malgré accords, postes partagés et élections à la clé, des vautours seraient réapparus dans le ciel burundais. Entendent-ils déjà les complaintes qui vrilleraient vers un ciel de nouveau noir de fumée et de doigts accusateurs?
Un slameur l'a souligné plus tôt, dans ce café-littéraire du 5 août: «L'écriture nous aide déjà à lutter contre le cynisme.»

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